MOSTUÉJOULS Après le succès de l’exposition 2015 consacrée à Georges Ancely, intitulée «Un autre regard», les membres de l’ADPCM (Association pour la défense du patrimoine de la commune de Mostuéjouls) ont souhaité poursuivre cette riche aventure en collectant des images photographiques de grande qualité dans des fonds publics (fonds de la Société de Lettres de l’Aveyron pour Louis Balsan, archives de Rodez pour Émile Sudres), privés (collection Quézac de la famille Baldeyrou, collection Jean- Jacques Despéries, collections des familles Got, Malzac, Bénézech, Pierre Séguret), ou dans des collections de photographes amateurs remarquables (Jacques Bringuier, Édouard Thubières ou Éric Trannois).
Des fonds peu connus et peu exploités d’une incroyable richesse qui ont été mis très généreusement à leur disposition et à la vôtre. Ces clichés pris entre 1900 et aujourd’hui, témoignent de la beauté exceptionnelle des paysages de notre région comme de la valeur de son patrimoine bâti dont une partie a aujourd’hui disparu ou se trouve à l’état de ruine.
On y trouvera aussi la mémoire de la vie quotidienne dans nos villages, celle des gens, de leurs travaux, de leurs loisirs, celle des petits métiers, celle d’une certaine atmosphère, d’une certaine manière d’être, en un mot, de ce qui fut et qui n’est plus…
Les échos du passé, en nous donnant le sentiment de l’espace et du temps qui fuit, en suscitant de douces mélancolies, nous rappellent le prix et la profondeur de l’existence. Notons que le vernissage de l’exposition «Mémoires d’ici», proposée dans la magnifique chapelle Notre- Dame des Champs, se déroulera le lundi 8 août à 18h30. L’exposition sera ensuite ouverte au public jusqu’au 31 août, de 11 heures à 19h tous les jours, mais on pourra également la découvrir lors des trois week-ends de septembre jusqu’aux journées du patrimoine, le dimanche 18. L’entrée est libre, toutefois, les visiteurs seront invités à aider l’ADPCM dans son action en faveur du patrimoine par des dons remis à la fin de la visite. Par ailleurs, les jeudis 11, 18 et 25 août, à 18h, l’écrivain Roland Laurette conduira une visite guidée de l’exposition. Ce sera l’occasion de souligner l’intérêt de certains clichés et d’évoquer à partir d’eux ces histoires de la vie quotidienne ou ces récits semi-légendaires qui participent à la singularité et à l’attrait de ce pays.
Création du prix René Delon L’ADPCM s’est fixé pour tâche de participer activement à la vie de ce qu’elle a contribué à sauver. Les manifestations culturelles sont l’occasion d’ouvrir au public un édifice d’une rare qualité mais qui reste fermé la plupart du temps, et de créer du lien. Pour aller encore plus loin dans l’échange, elle souhaite mettre en oeuvre un concours de photographie selon les modalités suivantes.
«Dès cette année, nous demandons à nos visiteurs (petits et grands) de voter pour le cliché exposé qui les a séduits le plus. Pour cela, il suffira de remplir un bulletin distribué à l’accueil et de le mettre dans une urne prévue à cet effet. Le samedi 27 août, vers 18h, une manifestation conviviale sera organisée aux abords de la chapelle et, à cette occasion, le cliché gagnant sera proclamé. Le prix René Delon sera ainsi attribué pour la première fois, mais à une œuvre et non à un photographe (l’auteur dont la photographie aura été désignée ne sera peut-être plus des nôtres).
Le concours 2017 sera alors lancé ! Nous invitons les photographes, amateurs ou professionnels, à se faire connaître et à présenter 3 clichés sur le thème : la pierre et l’eau. En août 2017, les œuvres retenues seront présentées en même temps que l’exposition de l’année et à la fin de l’été, le nom du lauréat du prix René Delon sera publié. Le premier prix sera doté d’une somme de 500 euros. Les deuxième et troisième prix recevront de leur côté 200 et 100 euros», précisent les responsables de l’association.
Qui était René Delon ?
Né à Millau en 1926, René Delon y est décédé en 2008. Il a longtemps habité à Mostuéjouls dans une belle et grande maison qu’il avait restaurée et où il tenait un atelier-galerie. Fils de commerçants et en l’absence de vocation pour une carrière professionnelle déterminée, il a laissé la vie et ses hasards le conduire. Un tirage au sort favorable l’envoie aux îles Kerguelen pour une mission de météorologie. Il a 24 ans. À Kerguelen, un accostage difficile provoque un accident qui met le photographe de la mission dans l’incapacité de faire son métier.
René a un peu tâté de la photo en amateur. Il se propose. Sa candidature rend service. Il assurera donc les reportages photographiques de l’expédition. Le voilà lancé dans cette activité. Cela dura une année. De retour en France, il fonde les éditions du Castelet.
À partir de là, il se lance dans la réalisation de cartes postales et le reportage touristico-culturel. Il va de musée en monument historique, et de grotte souterraine en site pittoresque. Il est rapidement connu dans ce monde-là et conquiert une solide réputation de photographe de talent. C’est ainsi qu’il réalisera parmi les plus belles photos qui soient de grottes et d’avens. La création de ce prix est l’hommage légitime à ce que furent son talent d’artiste et sa qualité d’homme.